⁢II. À la recherche d’un lien

Comment rétablir ou établir une cohésion sociale ? Comment empêcher au moins que le monde ne se défasse ? Comment passer de la dissociété à la société ?

Bien sûr, à travers l’histoire, les sociétés n’ont jamais été durablement ni facilement stables mais il y eut tout de même des périodes, à certains endroits, où la vie fut plus paisible et harmonieuse.

Est-il possible de travailler à créer, recréer du lien et si oui, à quelles conditions ?

À cet endroit, le croyant aura envie d’intervenir et de répondre que « l’expérience enseigne qu’un monde sans Dieu est un enfer où prévalent les égoïsmes, les divisions dans les familles, la haine entre les personnes et les peuples, le manque d’amour, de joie et d’espérance. À l’inverse, là où les personnes et les peuples vivent dans la présence de Dieu, l’adorent en vérité et écoutent sa voix, là se construit très concrètement, la civilisation de l’amour, où chacun est respecté dans sa dignité, où la communion grandit avec tous ses fruits »[1].

Voilà ce que le croyant dira mais nous n’en sommes pas là puisque nous avons pris le parti de nous contenter pour le moment de ce que la raison peut nous dire.

Tâchons donc de réfléchir à comment vivre ensemble entre gens différents et dont la différence est exaltée.

Le monde nous offre trois réponses à cette question : une réponse très politique, officielle, la réponse de John Rawls, très en vogue et, enfin, la réponse des « post-marxistes », plus discrets mais à l’œuvre.


1. Benoît XVI, Message aux jeunes du monde, XVIe Journée mondiale de la jeunesse, Madrid, du 16 au 21 août 2011.
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