⁢A. La réponse officielle.

Sur le site www.vivreenbelgique.be/11-vivre-ensemble, se trouve un très long document intitulé Vivre ensemble en Belgique, qui pose bien le problème : « Qu’est-ce que « vivre ensemble » dans une société donnée, quand celle-ci évolue sous la pression de toute une série de facteurs socio-économiques et d’une réalité incontournable : une mixité culturelle toujours plus importante de par l’arrivée de nombreuses personnes venant des quatre coins du monde, avec des références, des modes de vie et des normes juridiques et sociales qui peuvent être très différentes ? »

Comment le document répond-il à ce problème ? On peut dégager trois points essentiels.

  1. Le document cherche à nous rassembler dans le respect des valeurs et des normes dominantes dans la société d’accueil à un moment donné, et établies par les sociologues. Il ne s’agit, en aucun cas, de valeurs universelles, en soi toujours valables parce qu’elles seraient attachées à la nature même de la personne humaine, quels que soient l’époque ou le lieu. Ce sont donc les « valeurs » qui sont aujourd’hui insérées dans notre société comme, par exemple cité, la liberté de disposer de son corps grâce à la contraception, à l’avortement et à l’euthanasie, liberté qui implique aussi de choisir son conjoint et son orientation sexuelle. Le document retient aussi comme valeur la famille mais dans ses formes diversifiées où l’enfant est porteur de droits et l’autorité aussi conditionnelle que le lien matrimonial. Autre « valeur » encore citée : l’efficacité indispensable à un rendement maximum et à un temps valorisé économiquement, le travail rendant l’homme industrieux et pleinement humain…​.

  2. D’autre part, le document reconnaît qu’« il y a une limite au pluralisme démocratique qui s’impose au nom du pluralisme démocratique lui-même et qui peut faire l’objet d’une sanction pénale ». « Les principes fondamentaux doivent être protégés contre toute remise en cause. » Donc, ni le pluralisme, ni les principes fondamentaux cités précédemment ne peuvent être remis en question.

  3. Enfin, « la primauté de l’esprit scientifique sur la Providence (c’est-à-dire le gouvernement de Dieu) est affirmée ». Puisque ce sont les sociologues qui déterminent les « valeurs »…​ et comme Charles Michel le rappelait plus haut.

En définitive, le "vivre-ensemble" s’appuie sur la légalité, la seule loi positive qui consacre les mœurs dans leur évolution constatée ou provoquée. Il s’appuie sur un laïcisme présent et à venir, sur des "valeurs" sans référence à un bien en soi.