L’organisation politique peut elle-même, comme nous l’avons vu, être
source de violence ou utiliser la violence.
Machiavel considère que l’important en politique
est l’efficacité. Il raconte que César Borgia eut l’habileté de confier
l’administration de la Romagne à « Messire Remy d’Orque, homme cruel et
expéditif » qui, par une tyrannie inflexible, « remit le pays en
tranquillité et union », mais se fit partout détester. Aussi Borgia
n’hésita-t-il pas à le faire « un beau matin, à Cesena, mettre en deux
morceaux au milieu de la place, avec un billot de bois et un couteau
sanglant près de lui. La férocité de ce spectacle fit tout le peuple
demeurer en même temps satisfait et stupide ». L’État est contraint
d’agir ainsi car les hommes sont cupides et méchants : « Quiconque veut
fonder un État et lui donner des lois doit supposer d’avance les hommes
méchants »
Cette philosophie cynique n’a pas été universellement réprouvée. On a pu
noter, par exemple, la similitude
entre certaines réflexions de Spinoza et quelques passages de Machiavel
que le philosophe hollandais appelle « le très pénétrant
florentin ». On peut mettre en rapport ces deux extraits de Spinoza : « Il ne
faut faire la guerre qu’en vue de la paix, et une fois la guerre finie
les armes doivent être déposées. Quand les villes ont été conquises et
que l’ennemi est vaincu, il faut poser des conditions de paix telles que
les villes prises demeurent sans garnison, ou bien il faut accorder à
l’ennemi par traité la possibilité de les racheter, ou bien (si de cette
façon la force de leur situation devait toujours inspirer de la crainte)
il faut les détruire entièrement et transporter les habitants vers
d’autres lieux. » « Mais les
villes conquises par la guerre et ajoutées comme des alliées de l’État
et attachées par des bienfaits ; ou bien des colonies ayant droit de cité
doivent y être envoyées et la population qui l’habitait doit être
transportée ailleurs ou exterminée » et ce passage de Machiavel : « Il faut
fuir tout parti moyen comme étant très dangereux. Gardez-vous d’imiter
les Samnites qui ayant enfermé les Romains aux Fourches Caudines,
méprisèrent l’avis de ce vieillard qui leur conseillait de les massacrer
tous ou de les renvoyer avec honneur. »
Moins cynique, Hobbes envisage une autre manière de maintenir la paix à
l’intérieur d’un pays. Il va proposer une solution
rationnelle dans l’organisation de l’État pour y maintenir la
paix.
Hobbes fait confiance
à la raison humaine. Même si l’histoire de l’homme commence par « la
guerre de tous contre tous », il est possible d’instaurer politiquement
la paix.
On sait que Hobbes développe une physiologie matérialiste
en définissant l’homme comme un être
matériel, un corps déterminé par ses mouvements internes, c’est-à-dire
ses passions. Le bien et le mal sont des notions relatives car le bien
est ce qui perçu comme utile, agréable, tandis que le mal est ce qui est
perçu comme nuisible ou nocif.
De plus, l’homme n’est pas, au contraire de ce que toute la tradition
aristotélicienne a affirmé, un être naturellement social. Et dans l’état
de nature -état fictif dans lequel serait l’homme en dehors de toute
construction politique-, les hommes sont égaux animés du désir de faire
leur « bien » et d’utiliser les moyens qu’ils jugent nécessaires pour
l’acquérir. Ils se défient les uns des autres et cette défiance engendre
la guerre. Dans cet état, « la vie humaine est solitaire, misérable,
dangereuse, animale et brève », »il n’y a pas
de loi, rien n’est injuste ». Cette anarchie
violente risque de faire disparaître l’humanité et, en tout cas, ne
permet aucun progrès : il n’y a ni société (seulement des alliances
momentanées pour combattre tel individu) , ni prospérité, ni commerce,
ni sciences, ni arts.
Fort heureusement, il y a en l’homme deux choses qui vont le sauver de
la destruction : les passions et la raison. Quelles passions ? « La peur
de la mort, le désir des choses nécessaires à une existence confortable,
et l’espoir de les obtenir par leur activité » poussent les hommes à la
paix. Ces passions suscitent la raison, c’est-à-dire le calcul de ce qui
est nécessaire pour l’obtention d’un bien à venir : « les articles de
paix adéquats, sur lesquels ils se mettront d’accord. Ces articles sont
ceux qu’on appelle encore lois de nature. »
La première de ces lois est de « chercher la paix et la
maintenir ». Comment ? En échangeant par contrat
(contracter est la 2e loi) un droit contre un droit « en effet, aussi
longtemps que tout un chacun a ce droit de faire tout ce qui lui plaît,
tous les hommes sont dans l’état de guerre » qui est l’état de
nature. Ces deux lois et les 17 autres qui
suivront sont « immuables et
éternelles ».
Par contrat, les hommes passent à l’état de société. Désormais, le rôle
de l’État sera d’assurer la sécurité des particuliers : sans la puissance
de l’État, c’est la « guerre de chacun contre chacun ».
qu’est-ce que l’État ? « Une personne une dont les actions ont pour
auteur, à la suite de conventions mutuelles passées entre eux-mêmes
, chacun des membres d’une grande multitude,
afin que celui qui est cette personne puisse utiliser la force et les
moyens de tous comme il l’estimera convenir à leur paix et à leur
défense commune. » « La multitude ainsi unie en une personne une, est
appelée un État, en latin civitas. Telle est la génération de ce grand
léviathan, ou plutôt (pour parler avec plus de déférence) de ce dieu
mortel, auquel nous devons, sous le dieu immortel, notre paix et notre
défense. En effet, en vertu du pouvoir conféré par chaque individu dans
l’État, il dispose de tant de puissance et de force assemblées en lui
que, par la terreur qu’elles inspirent, il peut conformer la volonté de
tous en vue de la paix à l’intérieur et de l’entraide face aux ennemis
de l’étranger. »
« On dit qu’un État est institué
quand les hommes en multitude s’accordent et conviennent, chacun avec
chacun, que, quels que soient l’homme ou l’assemblée d’hommes, auxquels
la majorité a donné le droit de représenter la personne de tous
(c’est-à-dire d’être leur représentant), chacun, aussi bien celui qui a
voté pour que celui qui a voté contre, autorisera toutes les actions et
jugements de cet homme ou de cette assemblée d’hommes comme s’ils
étaient les siens propres, dans le but de vivre en paix et d’être
protégés contre les autres. »
Dans cet État, quelle que soit sa forme, l’autorité est absolue,
permanente, incontestable, inaliénable, indivisible, toujours juste:
« il me paraît manifeste, tant par la raison que par l’Écriture, que la
puissance souveraine, qu’elle se trouve en un seul, comme dans une
monarchie, ou en une assemblée d’hommes, comme dans les Etas populaire
et aristocratique, est aussi grande que la puissance imaginable qu’il
est possible aux humains de construire. » Hobbes ajoute à l’attention de
ceux qui pensent qu’une telle puissance ne va pas sans inconvénients:
« Et, bien qu’une pareille puissance illimitée puisse susciter
l’illusion de quantité de conséquences néfastes, néanmoins, les
conséquences de son absence, qui sont la guerre perpétuelle de chacun
contre tous, sont pires encore. »
Peut-on encore parler de liberté ? « La liberté des sujets réside (…)
uniquement en ces choses, que dans le règlement de leurs actions, le
souverain s’est abstenu de prendre en compte. (…) Toutefois, on ne
doit pas comprendre que la souveraine puissance de vie et de mort est
soit abolie, soit limitée par une telle liberté. Car on a déjà vu qu’il
n’est rien que le représentant souverain ne puisse faire à un sujet,
quel qu’en soit le prétexte, qui puisse au sens propre être appelé
injustice ou préjudice, puisque chaque sujet est l’auteur de chacun des
actes accomplis par le souverain, en sorte que celui-ci n’est jamais
privé d’aucun droit à quoi que ce soit, si ce n’est qu’étant lui-même le
sujet de Dieu, il est, par cela même, tenu d’observer les lois de
nature. Il peut donc se faire, et il arrive
souvent en effet, que dans les États un sujet soit mis à mort sur ordre
de la puissance souveraine, sans que, pour autant, aucun des deux n’ait
fait de tort à l’autre (…). »
Comme dit Gérard Mairet, cette doctrine « contribue à la paix civile
donnant tout pouvoir au souverain de définir le juste et l’injuste. Dieu
et nature disparaissent comme fondements. »
L’autorité est absolue, elle s’étend à tout domaine.
Comme dans la « guerre perpétuelle de chacun contre ses voisins, (…)
toute chose est à celui qui l’obtient et la conserve par la force »,
désormais, pour éviter ce malheur, la propriété « revient en tout type
d’État à la puissance souveraine. » Sa distribution revient au souverain
et « toute distribution faite par un autre au préjudice de la paix et de
la sécurité est contraire à la volonté de chaque sujet qui a remis sa
paix et sa sécurité à la discrétion du souverain et à sa conscience
(…). » De même, toujours pour éviter
débats et combats, le souverain aura aussi comme tâche de définir les
mots avant de canaliser les passions.
La guerre sera-t-elle ainsi définitivement bannie ?
Non car les rois garantissent leur puissance « à l’intérieur par les
lois et à l’extérieur par les guerres ». Et
même, si la punition des sujets innocents est contraire à l’intérêt de
l’État et à la loi de nature, « faire subir n’importe quel mal à un
innocent qui n’est pas un sujet, si c’est pour le profit de l’État, et
sans violation d’une convention antérieure, ce n’est pas une infraction
à la loi de nature. En effet, tous ceux qui ne sont pas sujets ou bien
sont des ennemis ou bien ils ont cessé de l’être à la suite de
conventions antérieures. Or, contre les ennemis que l’État juge capables
de lui nuire, il est licite, selon le droit originaire de nature, de
leur faire la guerre, et dans la guerre, l’épée ne juge pas, et le
vainqueur ne fait pas non plus la distinction entre coupable et innocent
au regard du passé ; or, la pitié du vainqueur ne s’exerce qu’avec le
souci de son propre bien et de rien d’autre. Sur cette base, c’est un
fait que pour les sujets qui, délibérément, nient l’autorité de l’État
établi, il est licite d’étendre la guerre également jusqu’à eux, non
seulement jusqu’aux pères, mais encore jusqu’aux troisième et quatrième
générations qui n’existent pas encore et sont, par conséquent,
innocentes des actions pour lesquelles elles subissent les peines. Il en
est ainsi parce que la nature du délit consiste à avoir renoncé à la
sujétion, ce qui est un retour à la guerre, couramment appelé rébellion.
Or ceux qui commettent ce délit ont à souffrir non comme sujets, mais
comme ennemis, car la rébellion n’est que le recommencement de l’état de
guerre. »
Pour éviter cela, il est nécessaire que l’État ait une puissance absolue
et ne laisse rien ni personne affaiblir son pouvoir.
Il faut, tout particulièrement se méfier de ceux qui « installent une
éminence en face de la souveraineté, les canons en face des lois, et
l’autorité des esprits en face de l’autorité civile. Ils triturent le
cerveau des gens avec des mots et des distinctions qui en eux-mêmes ne
veulent rien dire, mais révèlent (par leur obscurité) un autre royaume
(invisible selon certains), un royaume de fées marchant pour ainsi dire
dans l’ombre. » On l’a compris, Hobbes
vise les autorités spirituelles. S’il estime que la religion est
nécessaire à la paix civile, « c’est le souverain qui décide de ce qui
est canonique et de ce qui ne l’est pas, en tout ce qui concerne les
manifestations extérieures de la croyance » sinon ce sera la guerre civile. Hobbes s’oppose donc à la
« distinction entre temporel et spirituel », distinction qui, dit-il,
« ne veut rien dire ». C’est
pourquoi, Hobbes n’hésitera pas à dire que « Le royaume de Dieu est un
royaume civil », à définir, selon sa propre
conception, ce que sont les lois divines, ce que sont l’honneur et le
culte.
Toute la 3e partie du Léviathan est une
critique historique et sémantique de la Bible, qui a pour but « de fixer
les significations et de les accorder avec la
philosophie ».
Quelques extraits donneront, sans équivoque, une image assez précise de
cette religion civile définie et établie par le « prince » ;
« Gouvernement temporel et spirituel ne sont rien que deux mots importés
dans le monde pour faire que les humains voient double et se trompent
sur leur souverain licite. Dans cette vie, il n’y a (…) pas
d’autre gouvernement que temporel, que ce soit de l’État ou de la
religion ; il n’y a pas non plus de doctrine, que le gouvernement, à la
fois de l’État et de la religion, interdise d’enseigner, et qu’il soit
licite aux sujets de pratiquer. Et ce gouvernement doit être un, ou
alors il est nécessaire qu’il s’ensuivra des factions et la guerre
civile entre l’Église et l’État (…). Les docteurs de l’église sont
appelés pasteurs, c’est aussi le cas des souverains civils. Or, si les
pasteurs ne sont pas subordonnés l’un à l’autre, de sorte qu’il y ait un
unique pasteur en chef, des doctrines opposées seront enseignées aux
humains, dont l’une sera fausse, et peut-être les deux. Quant à savoir
qui est ce pasteur en chef, conformément à la loi de la nature (…),
c’est le souverain civil (…).
« ...dans chaque État, ceux qui n’ont pas eu la révélation surnaturelle
du contraire doivent obéir à la loi de leur propre souverain, dans les
actes et pratiques extérieurs de la religion. Quant à la pensée et à la
croyance intimes des humains, dont les gouvernants humains ne peuvent
avoir connaissance (puisque Dieu seulement connaît les cœurs), elles ne
relèvent pas de la volonté et ne sont pas l’effet des lois, mais de la
volonté et de la puissance de Dieu, et donc elles ne dépendent pas de
l’obligation »
« Les apôtres et autres ministres de l’évangile sont nos instituteurs,
mais pas nos gouvernants, et (…) leurs préceptes ne sont pas des
lois, mais de bons conseils (…). »
A la question : « au cas où notre prince légitime nous ordonne de dire à
haute voix ce que nous ne croyons pas, devons-nous obéir à un ordre
pareil ? » La réponse est oui : « l’action d’un sujet (…) n’est pas
son action, mais celle de son souverain. »
« (…) l’église ne peut juger les mœurs que par les actions
extérieures, des actions qui ne peuvent jamais être illicites, sauf
quand elles vont contre la loi de l’État. »
« Le droit politique et ecclésiastique des souverains chrétiens est
indivisible ». Le souverain civil « a la
puissance suprême en toutes les causes, qu’elles soient ecclésiastiques
ou civiles, et pour autant qu’elles relèvent des actions et des paroles
car il n’y a qu’elles qui soient connues et qui peuvent donner lieu à
des accusations. Et pour celles qui ne peuvent donner lieu à des
accusations, il n’y a pas du tout de juge, si ce n’est Dieu qui connaît
les cœurs. »
« Dans les États chrétiens, le motif le plus fréquent de sédition et de
guerre civile a été pendant très longtemps la difficulté, qui n’est pas
encore suffisamment résolue, d’obéir en même temps à Dieu et à l’homme,
quand leurs commandements se contredisent. »
G. Mairet conclut : « Il s’agit donc en fait d’une sorte de religion du
comme si : le sujet, pour être reçu au royaume des cieux doit se
soumettre au souverain du royaume terrestre et faire comme si Jésus
était le Christ, car c’est là ce qu’il doit montrer - sans être tenu d’y
croire. »
L’Église catholique apparaît dès lors comme le « royaume des ténèbres »
rassemblant des « associations de falsificateurs ». Car cette Église a falsifié les Écritures, à propos du royaume de
Dieu, du pape, du clergé, des sacrements, de l’immortalité de l’âme,
etc.
La hiérarchie catholique « ou royaume des ténèbres, il n’est pas
inadéquat de la comparer au royaume des fées, autrement dit aux fables
des vieilles femmes en Angleterre, où il est question des fantômes et
des esprits, et des fêtes qu’ils font pendant la nuit. »
Le système de Hobbes établit-il finalement la paix ?
Hannah Arendt en a fait une critique
pénétrante montrant que si « la raison d’être de
l’État est le besoin de sécurité éprouvé par l’individu, qui se sent
menacé par tous ses semblables » force est de constater qu’« il n’y a
ni solidarité ni responsabilité entre l’homme et son prochain. Ce qui
les lie est un intérêt commun (…) ». Comme « la sécurité est assurée
par la loi, qui est une émanation directe du monopole du pouvoir dont
jouit l’État (et n’est plus établie par l’homme en vertu des valeurs
humaines du bien et du mal) (…) Et comme cette loi découle
directement du Pouvoir absolu, elle représente une nécessité absolue aux
yeux de l’individu qu’elle régit. En ce qui concerne la loi de l’État, à
savoir le Pouvoir accumulé par la société et monopolisé par l’État, il
n’est plus question de bien ou de mal, mais uniquement d’obéissance
absolue, du conformisme aveugle de la société bourgeoise.«
Y a-t-il paix pour autant
à l’intérieur et à l’extérieur de l’État, du
« Commonwealth » ? A l’intérieur, Hobbes fait appel
« à certains instincts de sécurité fondamentaux dont il savait bien
qu’ils ne pourraient survivre, chez les sujets du Léviathan, que sous la
forme d’une soumission absolue au pouvoir « qui en impose à tous »,
autrement dit à une peur omniprésente, irrépressible - ce qui n’est pas
exactement le sentiment caractéristique d’un homme en sécurité. » Quant
aux relations extérieures, l’« état permanent de guerre potentielle
garantit au Commonwealth une espérance de permanence parce qu’il donne à
l’État la possibilité d’accroître son pouvoir aux dépens des autres
États. » Pour Hannah Arendt, « l’ultime objectif destructeur de ce
Commonwealth est au moins indiqué par l’interprétation philosophique de
l’égalité humaine comme « égalité dans l’aptitude » à tuer. Vivant avec
toutes les autres nations « dans une situation de conflit perpétuel et,
aux confins de l’affrontement, ses frontières en armes et ses canons de
toutes parts pointés sur ses voisins », ce Commonwealth n’a d’autre règle
de conduite que celle qui « concourt le plus à son profit » et il dévorera
peu à peu les plus faibles jusqu’à ce qu’il en arrive à une ultime
guerre »qui fixera le sort de chaque homme dans la Victoire ou dans la
Mort ».
« Victoire ou Mort » : fort de cela, le Léviathan peut certes balayer
toutes les protections politiques qui accompagnent l’existence des
autres peuples et peut englober la terre entière dans sa tyrannie. Mais
quand est venue la dernière guerre et qu’à chaque homme est échu son
destin, il ne s’en instaure pas pour autant une paix ultime : la machine
à accumuler le pouvoir, sans qui l’expansion continue n’aurait pu être
menée à bien, a encore besoin d’une proie à dévorer dans son
fonctionnement perpétuel. Si le dernier Commonwealth victorieux n’est
pas en mesure de se mettre à « annexer les planètes », il n’a plus qu’à se
détruire lui-même afin de reprendre à son origine le processus perpétuel
de génération du pouvoir. »
A la figure du Léviathan doit se substituer celle du vrai démocrate au
sens où l’Église l’entend depuis les sages distinguos de Pie XII, témoin
privilégié de la brutalité de l’État tout-puissant.